ÉcoutezLes chansons de Jacques PrĂ©vert par Multi-interprĂštes sur Deezer. Les feuilles mortes, Barbara, Les enfants qui s'aiment
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Sanssortir de son lit. Et sans se faire de mousse, Elle s’en va vers la mer. En passant par Paris. La Seine a de la chance. Elle n’a pas de souci. Et quand elle se promùne. Tout au long de ses quais. Avec sa belle robe verte.
alpha S artiste Serge Gainsbourg titre La chanson de prĂ©vert Oh je voudrais tant que tu te souviennesCette chanson Ă©tait la tienneC’était ta prĂ©fĂ©rĂ©eJe croisQu’elle est de PrĂ©vert et KosmaEt chaque fois les feuilles mortesTe rappellent Ă  mon souvenirJour aprĂšs jourLes amours mortesN’en finissent pas de mourirAvec d’autres bien sĂ»r je m’abandonneMais leur chanson est monotoneEt peu Ă  peu je m’ indiffĂšreA cela il n’est rienA faireCar chaque fois les feuilles mortesTe rappellent Ă  mon souvenirJour aprĂšs jourLes amours mortesN’en finissent pas de mourirPeut-on jamais savoir par oĂč commenceEt quand finit l’indiffĂ©rencePasse l’automne vienneL’hiverEt que la chanson de PrĂ©vertCette chansonLes Feuilles MortesS’efface de mon souvenirEt ce jour lĂ Mes amours mortesEn auront fini de mourir AA Chanson de la Seine La Seine a de la chance Elle n'a pas de souci Elle se la coule douce Le jour comme la nuit Et elle sort de sa source Tout doucement, sans bruit Et sans se faire de mousse, Sans sortir de son lit Elle s'en va vers la mer En passant par Paris La Seine a de la chance Elle n'a pas de souci Et quand elle se promĂšne SĂ©pulture de Jacques PrĂ©vert, de son Ă©pouse Janine et de leur fille Michelle dans le cimetiĂšre d’Omonville-la-Petite, Manche, Normandie. Jacques PrĂ©vert est un poĂšte, scĂ©nariste, parolier et artiste français, nĂ© le 4 fĂ©vrier 1900 Ă  Neuilly-sur-Seine, et mort le 11 avril 1977 Ă  Omonville-la-Petite Manche. Auteur de recueils de poĂšmes, parmi lesquels Paroles 1946, il devint un poĂšte populaire grĂące Ă  son langage familier et Ă  ses jeux sur les mots. Ses poĂšmes sont depuis lors cĂ©lĂšbres dans le monde francophone et massivement appris dans les Ă©coles françaises. Il a Ă©crit des sketchs et des chƓurs parlĂ©s pour le théùtre, des chansons, des scĂ©narios et des dialogues pour le cinĂ©ma oĂč il est un des artisans du rĂ©alisme poĂ©tique. Il a Ă©galement rĂ©alisĂ© de nombreux collages Ă  partir des annĂ©es 1940. Source WikipĂ©dia Jacques PrĂ©vert
CĂ©tait Paris en 1970, Juliette GrĂ©co, paroles de Pierre DelanoĂ« et musique de Claude Bolling; Chanson de la Seine, paroles de Jacques PrĂ©vert, musique de Joseph Kosma (1946) Chanson en canot, Colette Magny, 1964; ChĂątenay Malabry, Vincent Delerm, 2002; Le Chevalier de Paris, Édith Piaf; Ciel de Paris, Jean Sablon
[Ce qui suit est un work-in-progress. Il s’agit du dossier PrĂ©vert que j’ai prĂ©parĂ© Ă  l’intention des Ă©tudiantes et Ă©tudiants d’un CĂ©gep qui participeront au Concours PrĂ©vert qu’organise leur institution Ă  l’hiver 2013. Il reste certainement des imperfections, coquilles, maladresses ou omissions dans ce texte vous pouvez me les signaler soit ici, soit Ă  [email protected]] PrĂ©sentation 1. Qui est Jacques PrĂ©vert? 2. Quelques remarques sur la poĂ©sie de PrĂ©vert Bibliographie PrĂ©sentation Dans les pages qui suivent, je souhaite vous donner, trĂšs briĂšvement, sur la vie et l’Ɠuvre de Jacques PrĂ©vert, et en particulier sur sa poĂ©sie et ses chansons, quelques informations qui pourront vous ĂȘtre utiles pour prĂ©parer votre participation au Concours PrĂ©vert» qu’organise votre CĂ©gep. PrĂ©vert, vous le verrez, laisse une Ɠuvre abondante et dans laquelle plusieurs genres sont abordĂ©s — la poĂ©sie et la chanson, comme je l’ai dit, mais aussi le cinĂ©ma, le théùtre, le ballet, les arts visuels et mĂȘme la critique des mĂ©dias. Dans chacune de ces activitĂ©s, PrĂ©vert, et c’est assez singulier pour ĂȘtre remarquĂ© d’emblĂ©e, a connu d’immenses succĂšs, tant populaires qu’auprĂšs des intellectuels et des spĂ©cialistes des domaines oĂč il a ƓuvrĂ©. C’est ainsi qu’il est sans doute le plus populaire et le plus lu des poĂštes francophones du XXe siĂšcle mais qu’il est aussi entrĂ© dans la prestigieuse PlĂ©iade; que certaines de ses chansons ont fait le tour du monde mais aussi que leur originalitĂ© force aujourd’hui encore l’admiration des connaisseurs; que si certains de ses films ont connu de grands succĂšs populaires, ils sont aussi, dĂ©sormais, considĂ©rĂ©s comme des classiques du septiĂšme art et que l’un d’entre eux, Les enfants du Paradis, est souvent donnĂ© comme le meilleur film français de tous les temps; et que ses collages s’arrachent dĂ©sormais Ă  prix d’or, du moins quand on a la chance d’en trouver un sur le marchĂ©. C’était pourtant un homme modeste, qui n’avait pas Ă©tĂ© longtemps Ă  l’école il avait tout juste fini ses Ă©tudes primaires
 et une sorte d’anarchiste lyrique qui dĂ©testait les poses et les importants, les intellectuels qui se prennent trop au sĂ©rieux, l’armĂ©e, la religion et en un mot tous les pouvoirs. De ses succĂšs, c’est certainement celui qu’il rencontrait auprĂšs du peuple et des gens simples, des travailleurs, qui lui importait le plus. J’écris pour des lecteurs, dira-t-il. Quand j’ai travaillĂ© ou quand je travaille encore parfois au cinĂ©ma, c’est pour des spectateurs. D’aucuns Ă©crivent pour des littĂ©rateurs, des gens de leur spĂ©cialité » Mais commençons par le commencement en rappelant qui est Jacques PrĂ©vert. 1. Qui est Jacques PrĂ©vert? Une rapide esquisse Jacques PrĂ©vert est nĂ© Ă  Paris, Ă  Neuilly-sur-Seine, le 4 fĂ©vrier 1900. Son pĂšre semble avoir Ă©tĂ© une sorte de dilettante qui avait des ambitions littĂ©raires inassouvies et la famille ne vit pas richement. TrĂšs jeune, le petit Jacques dĂ©montre une grande facilitĂ© avec la langue qui ne le quittera jamais. Il est le seul Ă  parler comme tout le monde», diront plus tard de lui ses amis aprĂšs l’avoir l’écoutĂ© improviser ce qui, retravaillĂ©, pourrait devenir un poĂšme, une chanson, un dialogue de film. AprĂšs ses Ă©tudes primaires, il commence Ă  travailler, fait divers mĂ©tiers et les 400 coups, n’échappant probablement Ă  l’étiquette de jeune dĂ©linquant » que parce qu’elle n’était pas encore en usage. Puis, en 1917, c’est le service militaire alors obligatoire, une torture pour lui qui, dĂ©jĂ , a l’armĂ©e en horreur. Pour se faire rĂ©former en se faisant passer pour fou, il s’est prĂ©sentĂ© Ă  l’examen mĂ©dical en disant J’ai des boutons!». Et, de fait, il s’était cousu de vrais boutons sur le corps
 Sans succĂšs. À l’armĂ©e, Ă  Istanbul, il fait la rencontre de Marcel Duhamel, le futur crĂ©ateur de la sĂ©rie de romans policiers La SĂ©rie Noire c’est PrĂ©vert qui lui trouve ce titre et d’Yves Tanguy, le futur peintre surrĂ©aliste. Duhamel provient d’une famille riche. De retour Ă  Paris, il dirige un grand hĂŽtel appartenant Ă  sa famille et il installe Ă  ses frais ses nouveaux amis dans un petit pavillon au 54, rue du ChĂąteau, Ă  Paris. Ce pavillon devient au milieu des annĂ©es 20 un des hauts lieux du mouvement surrĂ©aliste, quand les surrĂ©alistes, AndrĂ© Breton en tĂȘte, se mettent Ă  le frĂ©quenter. C’est lĂ  qu’un soir, pour passer le temps, PrĂ©vert propose de jouer aux petits papiers», chacun, sans savoir ce que les autres ont Ă©crit, complĂ©tant une phrase en Ă©crivant tour Ă  tour le sujet, le verbe, le complĂ©ment, etc. PrĂ©vert commence la premiĂšre phrase qui sort de ce jeu en Ă©crivant Le cadavre». Ce sera sous le nom de cadavre exquis» que le jeu restera connu la phrase produite Ă©tait en effet cette fois-lĂ  Le cadavre exquis boira le vin nouveau». Le contact des surrĂ©alistes est crucial dans la formation de PrĂ©vert. Il aura beau dire, plus tard, qu’il Ă©tait dans ces annĂ©es-lĂ  plus homme de main qu’homme de lettres», c’est bien dans ce milieu qu’il affine sa sensibilitĂ©, se cultive, lit, et tout cela auprĂšs de gens qui seront, comme lui, des gĂ©ants de la littĂ©rature AndrĂ© Breton, Louis Aragon, Paul Éluard, Robert Desnos, Raymond Queneau et bien d’autres. PrĂ©vert se passionne alors pour le cinĂ©ma, sans se douter encore qu’il deviendra plus tard son mĂ©tier. AprĂšs une scission au sein des surrĂ©alistes, PrĂ©vert, avec d’autres, rompt en 1930 avec Breton, contre qui il rĂ©dige Mort d’un monsieur», son premier texte publiĂ©. Commence ensuite une pĂ©riode durant laquelle PrĂ©vert Ă©crit, beaucoup, pour la troupe de théùtre Le Groupe octobre. La troupe pratique un théùtre militant et PrĂ©vert lui Ă©crit le jour des textes que les comĂ©diens rĂ©pĂštent le soir et jouent le lendemain pour appuyer une cause une grĂšve, par exemple ou intervenir dans un dĂ©bat. C’est donc du théùtre trĂšs engagĂ©, appelĂ© alors Agit/Prop, pour agitation/propagande. Ce travail lui fait rencontrer un metteur en scĂšne de cinĂ©ma, Marcel carnĂ©, et, entre 1935 et 1945, PrĂ©vert va Ă©crire de nombreux films. C’est comme scĂ©nariste et dialoguiste de cinĂ©ma qu’il est alors le plus connu, mĂȘme s’il Ă©crit aussi des poĂšmes et des chansons et que certains sont publiĂ©s en revues. La sortie du recueil Paroles, en 1946, est un Ă©vĂ©nement et PrĂ©vert va peu Ă  peu dĂ©laisser le cinĂ©ma et se consacrer Ă  la poĂ©sie, Ă  la chanson, Ă  ses collages et Ă  sa famille car il est dĂ©sormais en couple et pĂšre d’une petite fille, nĂ©e en 1946. Les recueils se succĂšdent, les chansons, plus tard les collages, les collaborations avec ses amis, notamment des peintres qu’il affectionne, dont Picasso, Joan Miro et plusieurs autres, et des photographes. Celui qu’on ne voyait presque jamais sans une cigarette au bec meurt en 1977 d’un prĂ©visible cancer du poumon et est enterrĂ© Ă  Omonville-la-Petite, oĂč il a fini ses jours. Sa maison est dĂ©sormais un musĂ©e. 2. Quelques remarques sur la poĂ©sie de PrĂ©vert thĂšmes qui lui sont chers et formes qu’il affectionne Rien ne remplace la lecture des textes, le visionnement des films, ou l’écoute des chansons — et pour vous orienter dans tout cela, vous pouvez consulter la bibliographie qui suit. Mais voici tout de mĂȘme quelques pistes qui pourront vous inspirer pour rĂ©diger votre texte Son premier recueil de poĂšmes est paru en 1945. PrĂ©vert, on l’a vu, est alors dĂ©jĂ  bien connu comme auteur de cinĂ©ma, mais il Ă©crit aussi des poĂšmes et des chansons depuis longtemps. Il a publiĂ© certains de ces textes, dans des revues, et il en a distribuĂ© d’autres en les donnant Ă  des amis. Puis un professeur de philosophie a rĂ©uni tout ce qu’il a pu trouver et en a fait une Ă©dition-maison pour ses Ă©lĂšves. Quand un vrai Ă©diteur publiera ces textes et quelques autres, PrĂ©vert choisira comme titre Paroles. Cela nous donne une indication de ce qu’ils sont proches de la parole, ces poĂšmes sont faits pour ĂȘtre dits — ou chantĂ©s. Ils Ă©pousent donc le rythme, les respirations de la parole; on devine en les lisant comment il faut les dire, les intonations qui conviennent, le souffle qui les anime. PrĂ©vert pratique souvent le vers libre, non comptĂ©. Mais il est capable Ă  l’occasion de produire un bel alexandrin [Et toi] / comme un algue doucement caressĂ© par le vent/ Dans les sables du lit tu remues en rĂȘvant Alors que tant de poĂštes parlent souvent au Je» et dĂ©crivent leurs sentiments, leurs Ă©motions, leurs pensĂ©es et leur vie intĂ©rieure, PrĂ©vert, lui, Ă©crit souvent au Il» et mĂȘme au Ils» c’est-Ă -dire qu’il dĂ©crit des personnages et raconte des Ă©vĂ©nements. Son sujet, en ce sens, c’est le monde plus que lui — et en particulier, d’un cĂŽtĂ©, cette part du monde qu’il affectionne et qu’il dĂ©crit amoureusement et, de l’autre, cette autre part avec laquelle il est en lutte. Sa poĂ©sie est donc, pour beaucoup, celle du regard portĂ© vers le monde extĂ©rieur, plus que de celui, introspectif, portĂ© sur soi. Il pratique d’ailleurs un genre particulier et qu’on pourrait appeler cinĂ©graphique», je veux dire un poĂšme Ă©crit avec des images et qui ressemble Ă  un dĂ©coupage de film rappelez-vous qu’il a Ă©crit pour le cinĂ©ma et ses scĂ©narii Ă©taient connus pour ĂȘtre remarquables de prĂ©cision dans leur description de ce qui devrait ĂȘtre vu par le spectateur. Dans les textes de ce genre, PrĂ©vert accumule en quelque sorte des plans» et on assiste au dĂ©roulement d’un scĂ©nario. ConsidĂ©rez ces deux exemples, remarquables d’efficacitĂ© Le message La porte que quelqu’un a ouverte La porte que quelqu’un a refermĂ©e La chaise oĂč quelqu’un s’est assis Le chat que quelqu’un a caressĂ© Le fruit que quelqu’un a mordu La lettre que quelqu’un a lue La chaise que quelqu’un a renversĂ©e La porte que quelqu’un a ouverte La route oĂč quelqu’un court encore Le bois que quelqu’un traverse La riviĂšre oĂč quelqu’un se jette L’hĂŽpital oĂč quelqu’un est mort. Premier jour Des draps blancs dans une armoire Des draps rouges dans un lit Un enfant dans sa mĂšre Sa mĂšre dans les douleurs Le pĂšre dans le couloir Le couloir dans la maison La maison dans la ville La ville dans la nuit La mort dans un cri Et l’enfant dans la vie La poĂ©sie de PrĂ©vert, sous son apparente facilitĂ©, est cependant le rĂ©sultat d’un grand travail, mais d’un travail qui s’efforce d’ĂȘtre invisible. Il sait parfaitement, par exemple, ce qu’est ce naturel de la parole qu’il veut produire et combien il faudra travailler pour que le rĂ©sultat ait l’air naturel. PrĂ©vert a exprimĂ© tout cela, en mĂȘme temps que sa conception de l’art, de la littĂ©rature et de la crĂ©ation, dans un texte cĂ©lĂšbre, qui est comme son art poĂ©tique» et dans lequel tous ces thĂšmes liĂ©s Ă  la crĂ©ation sont exploitĂ©s par la mĂ©taphore du portrait d’un oiseau que rĂ©alise un peintre. Lisez-le attentivement et vous verrez que PrĂ©vert, qui n’aime pas thĂ©oriser sur la poĂ©sie, s’y livre ici, avec pudeur, sur ce qu’il pense ĂȘtre la poĂ©sie ou l’art Pour faire le portrait d’un oiseau Peindre d’abord une cage avec une porte ouverte peindre ensuite quelque chose de joli quelque chose de simple quelque chose de beau quelque chose d’utile pour l’oiseau placer ensuite la toile contre un arbre dans un jardin dans un bois ou dans une forĂȘt se cacher derriĂšre l’arbre sans rien dire sans bouger
 Parfois l’oiseau arrive vite mais il peut aussi mettre de longues annĂ©es avant de se dĂ©cider Ne pas se dĂ©courager attendre attendre s’il le faut pendant des annĂ©es la vitesse ou la lenteur de l’arrivĂ©e de l’oiseau n’ayant aucun rapport avec la rĂ©ussite du tableau Quand l’oiseau arrive s’il arrive observer le plus profond silence attendre que l’oiseau entre dans la cage et quand il est entrĂ© fermer doucement la porte avec le pinceau puis effacer un Ă  un tous les barreaux en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau Faire ensuite le portrait de l’arbre en choisissant la plus belle de ses branches pour l’oiseau peindre aussi le vert feuillage et la fraĂźcheur du vent la poussiĂšre du soleil et le bruit des bĂȘtes de l’herbe dans la chaleur de l’étĂ© et puis attendre que l’oiseau se dĂ©cide Ă  chanter Si l’oiseau ne chante pas C’est mauvais signe signe que le tableau est mauvais mais s’il chante c’est bon signe signe que vous pouvez signer Alors vous arrachez tout doucement une des plumes de l’oiseau et vous Ă©crivez votre nom dans un coin du tableau Un thĂšme rĂ©current chez lui est d’ailleurs une critique des intellectuels jugĂ©s poseurs et prĂ©tentieux et il a toujours professĂ© une rĂ©elle mĂ©fiance Ă  leur endroit. Le voici par exemple se moquant, avec verve, de poĂštes qui se prennent au sĂ©rieux, alors qu’il vante la poĂ©sie de son ami AndrĂ© Verdet, qui, lui, n’écrit pas des poĂšmes comme ceux-lĂ , Verdet qui n’écrit Pas des poĂšmes le doigt aux cieux les yeux pareils les deux mains sur le front et l’encre dans la bouteille/ pas des poĂšmes orthopĂ©guystes mea culpiens garibaldiens/ pas des poĂšmes qui dĂ©roulent comme sur DĂ©roulĂšde leurs douze nĂ©o pieds bots salutaires rĂ©glementaires cinĂ©raires exemplaires et apocalyptiques/ pas de ces Ă©difiantes et torturantes piĂšces montĂ©es/ oĂč le poĂšte se drapant vertigineusement dans les lambeaux tardifs et Ă©triquĂ©s de son complet de premiĂšre communion/ avec sur la tĂȘte un casque de tranchĂ©e juchĂ© sur les vestiges d’un bĂ©ret d’étudiant/ se place soi-mĂȘme tout seul arbitrairement en premiĂšre ligne de ses catacombes mentales/ sur sa petite tour de Saint Supplice/ au sommet de sa propre crĂšme fouettĂ©e/ donnant ainsi l’affligeant spectacle de l’homme affligĂ© de l’affligeant et trĂšs banal complexe de supĂ©rioritĂ©.» Mais le texte le plus connu de PrĂ©vert sur ce thĂšme est probablement celui-ci Il ne faut pas Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec les allumettes Parce que Messieurs quand on le laisse seul Le monde mental Messieurs N’est pas du tout brillant Et sitĂŽt qu’il est seul Travaille arbitrairement S’érigeant pour soi-mĂȘme Et soi-disant gĂ©nĂ©reusement en l’honneur des travailleurs du bĂątiment Un auto-monument RĂ©pĂ©tons-le Messsssieurs Quand on le laisse seul Le monde mental Ment Monumentalement. Vous le devinez l’humour n’est pas absent de l’univers de PrĂ©vert, qui ne dĂ©daigne pas le jeu de mot, mĂȘme approximatif, le calembour, et les effets comme ceux que produit la contrepĂšterie. Martyr, c’est pourrir un peu», Ă©crit-il. Une des procĂ©dĂ©s qu’il affectionne est l’inventaire, accumulation d’objets voire d’idĂ©es mĂȘme disparates et qui peut produire des effets cocasses. Un poĂšme de Paroles s’intitule d’ailleurs Inventaire et on y trouve un raton laveur dĂ©sormais emblĂ©matique de PrĂ©vert. Dans la langue courante on parle d’ailleurs aujourd’hui d’un inventaire Ă  la PrĂ©vert» pour dĂ©signer ce procĂ©dĂ©. PrĂ©vert Ă©crit des textes trĂšs longs de 25 pages ou plus, parfois et des poĂšmes courts, voire trĂšs courts, de quelques lignes Ă  peine. En certains cas, quelques mots lui suffisent pour exprimer une idĂ©e, en certains cas en s’amusant aux dĂ©pens de ses tĂȘtes de turcs. Par exemple Les Paris Stupides Un certain Blaise Pascal – etc
 etc
 Les belles familles Louis I Louis II Louis III Louis IV Louis V Louis VI Louis VII Louis VIII Louis IX Louis X dit le Hutin Louis XI Louis XII Louis XIII Louis XIV Louis XV Louis XVI Louis XVII Louis XVIII et plus personne plus rien
 qu’est-ce que c’est que ces gens-lĂ  qui ne sont pas foutus de compter jusqu’à vingt ? Il y a dans la poĂ©sie de PrĂ©vert Ă  la fois une grande tendresse et une grande colĂšre. Sa tendresse va en particulier aux enfants, aux animaux il aime particuliĂšrement les oiseaux, aux amoureux, aux petites gens, aux travailleurs; sa colĂšre se dĂ©ploie entre autres contre la religion, les pouvoirs politiques, l’armĂ©e, les possĂ©dants, les exploiteurs. Le PrĂ©vert tendre est beaucoup lu par les enfants dans les Ă©coles. Non sans raison il sait les toucher. Voyez cet exemple Le cancre Il dit non avec la tĂȘte mais il dit oui avec le coeur il dit oui Ă  ce qu’il aime il dit non au professeur il est debout on le questionne et tous les problĂšmes sont posĂ©s soudain le fou rire le prend et il efface tout les chiffres et les mots les dates et les noms les phrases et les piĂšges et malgrĂ© les menaces du maĂźtre sous les huĂ©es des enfants prodiges avec des craies de toutes les couleurs sur le tableau noir du malheur il dessine le visage du bonheur Ou encore celui-ci Chanson des Escargots qui vont Ă  l’enterrement A l’enterrement d’une feuille morte Deux escargots s’en vont Ils ont la coquille noire Du crĂȘpe autour des cornes Ils s’en vont dans le soir Un trĂšs beau soir d’automne HĂ©las quand ils arrivent C’est dĂ©jĂ  le printemps Les feuilles qui Ă©taient mortes Sont toutes rĂ©ssucitĂ©es Et les deux escargots Sont trĂšs dĂ©sappointĂ©s Mais voila le soleil Le soleil qui leur dit Prenez prenez la peine La peine de vous asseoir Prenez un verre de biĂšre Si le coeur vous en dit Prenez si ça vous plaĂźt L’autocar pour Paris Il partira ce soir Vous verrez du pays Mais ne prenez pas le deuil C’est moi qui vous le dit Ça noircit le blanc de l’oeil Et puis ça enlaidit Les histoires de cercueils C’est triste et pas joli Reprenez vous couleurs Les couleurs de la vie Alors toutes les bĂȘtes Les arbres et les plantes Se mettent a chanter A chanter a tue-tĂȘte La vrai chanson vivante La chanson de l’étĂ© Et tout le monde de boire Tout le monde de trinquer C’est un trĂšs joli soir Un joli soir d’étĂ© Et les deux escargots S’en retournent chez eux Ils s’en vont trĂšs Ă©mus Ils s’en vont trĂšs heureux Comme ils ont beaucoup bu Ils titubent un petit peu Mais la haut dans le ciel La lune veille sur eux. Mais la poĂ©sie est aussi pour lui une arme de combat contre ce qui lui semble boucher notre bonheur. Les curĂ©s, les possĂ©dants, les exploiteurs, les militaires font alors l’objet de virulentes critiques. PrĂ©vert n’est plus alors le gentil poĂšte pour enfants, mais un homme engagĂ© et en colĂšre. Par exemple durant la Guerre d’Espagne, outrĂ© de l’aliance de l’église avec les fascistes espagnols, PrĂ©vert rĂ©dige La crosse on l’air, un long texte trĂšs virulent qui s’ouvre ainsi Rassurez-vous braves gens ce n’est pas un appel Ă  la rĂ©volte c’est un Ă©vĂȘque qui est saoul et qui met sa crosse en l’air comme ça
 en titubant
 il est saoul il a sur la tĂȘte cette coiffure qu’on appelle mitre et tous ses vĂȘtements sont brodĂ©s richement il est saoul il roule dans le ruisseau sa mitre tombe c’est le soir ça se passe rue de Rome prĂšs de la gare Saint-Lazare sur le trottoir il y a un chien il est assis sur son cul il regarde l’évĂȘque l’évĂȘque regarde le chien ils se regardent en chiens de faĂŻence mais voilĂ  l’évĂȘque fermant les yeux l’évĂȘque secouĂ© par le hoquet le chien reste immobile et seul mais l’évĂȘque voit deux chiens dĂ©gueulis
 dĂ©gueulis
 dĂ©gueulis voilĂ  l’évĂȘque qui vomit dans le ruisseau passent des cheveux
 
des vieux peignes
 
des tickets de mĂ©tro
 des morceaux d’ouate thermogĂšne
 des prĂ©servatifs
 des bouchons de liĂšge
 des mĂ©gots l’évĂȘque pense tristement Est-il possible que j’aie mangĂ© tout ça le chien hausse les Ă©paules et s’enfuit avec la mitre l’évĂȘque reste seul devant la pharmacie ça se passe rue de Rome rue de Rome il y a une pharmacie l’évĂȘque crie le pharmacien sort de sa pharmacie il voit l’évĂȘque il fait le signe de la croix puis plaçant ensuite deux doigts dans la bouche de l’évĂȘque il l’aide
 
 il aide l’évĂȘque Ă  vomir
 l’autre appelle son fils fait le signe de la croix puis recommence Ă  vomir le pharmacien avec les doigts qui ont fait le signe de la croix aide encore l’évĂȘque Ă  vomir puis fait le signe de la croix et ainsi de suite alternativementsigne de la croix et vomissement PrĂ©vert a Ă©crit les textes de trĂšs nombreuses chansons, avec des musiciens renommĂ©s. Sa prĂ©fĂ©rence allait cependant Ă  des formes non fixes, non usuelles, et Ă  des chansons qui ne ressemblent guĂšre Ă  ce que nous entendons typiquement par ce terme — qui dĂ©signe pour nous des vers comptĂ©s et rimĂ©s, sur une musique oĂč alternent des couplets et un refrain. Voici une chanson de ce genre non-typique Les enfants qui s’aiment Les enfants qui s’aiment s’embrassent debout Contre les portes de la nuit Et les passants qui passent les dĂ©signent du doigt Mais les enfants qui s’aiment Ne sont lĂ  pour personne Et c’est seulement leur ombre Qui tremble dans la nuit Excitant la rage des passants Leur rage, leur mĂ©pris, leurs rires et leur envie Les enfants qui s’aiment ne sont lĂ  pour personne Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit Bien plus haut que le jour Dans l’éblouissante clartĂ© de leur premier amour L’amour est typiquement Ă©voquĂ© avec pudeur chez PrĂ©vert. Il dira que je t’aime », ce sont des mots qui se taisent. Voici en tout cas la chanson la plus cĂ©lĂšbre de PrĂ©vert, Les Feuilles mortes,— la musique, superbe, de J. Kosma, est devenue un standard de jazz. Notez que PrĂ©vert a rĂ©digĂ© ce texte sur une musique dĂ©jĂ  composĂ© et que, cette fois, la facture est plus classique; et pour que vous le sachiez ces feuilles mortes ne sont pas des feuilles des arbres, mais celles d’un de ces calendriers d’autrefois appelĂ©s Ă©phĂ©mĂ©rides, sur lequel, pour dĂ©voiler le jour commençant, on enlevait en effet la feuille du jour passĂ© collĂ©e sur un bloc de feuilles ce sont ces feuilles arrachĂ©es qu’on appelait les feuilles mortes. Les feuilles mortes Oh ! Je voudrais tant que tu te souviennes Des jours heureux oĂč nous Ă©tions amis. En ce temps-lĂ  la vie Ă©tait plus belle, Et le soleil plus brĂ»lant qu’aujourd’hui. Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle. Tu vois, je n’ai pas oublié  Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Et le vent du nord les emporte Dans la nuit froide de l’oubli. Tu vois, je n’ai pas oubliĂ© La chanson que tu me chantais. {Refrain} C’est une chanson qui nous ressemble. Toi, tu m’aimais et je t’aimais Et nous vivions tous deux ensemble, Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais. Mais la vie sĂ©pare ceux qui s’aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants dĂ©sunis. Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Mais mon amour silencieux et fidĂšle Sourit toujours et remercie la vie. Je t’aimais tant, tu Ă©tais si jolie. Comment veux-tu que je t’oublie ? En ce temps-lĂ , la vie Ă©tait plus belle Et le soleil plus brĂ»lant qu’aujourd’hui. Tu Ă©tais ma plus douce amie Mais je n’ai que faire des regrets Et la chanson que tu chantais, Toujours, toujours je l’entendrai ! Bibliographie Paroles 1946 est le recueil Ă  lire en prioritĂ©. Puis, les autres recueils, notamment Spectacle 1951; Grand Bal du Printemps; Charmes de Londres 1951 et 1952, deux recueils rĂ©alisĂ©s avec le photographe Izis sur deux villes que PrĂ©vert aimait beaucoup, Paris et Londres; Choses et autres 1972. Les films suivant sont aussi disponibles Ă  la bibliothĂšque du collĂšge Le Quai des Brumes 1938 ; Les enfants du paradis 1945 ; Le roi et l’oiseau un film d’animation pour petits et grands, 1980, posthume. Vous y trouverez aussi Petit, Olivier, et al., Les poĂšmes de PrĂ©vert en bande dessinĂ©e, DarnĂ©tal, Petit Ă  Petit, France, 2007. La grande biographie d’Yves CourriĂšre Jacques PrĂ©vert, en vĂ©ritĂ©, Gallimard, Paris, 2000. De Bernard ChardĂšre, Jacques PrĂ©vert, Inventaire d’une vie, Gallimard, Paris, 1997. D’Arnaud Laster Jacques PrĂ©vert, un poĂšte, Gallimard, 1980. Sans oublier le catalogue de la rĂ©cente exposition que la ville de Paris consacrait Ă  PrĂ©vert BINH, et al., Jacques PrĂ©vert. Paris la belle, Beaux-Arts Éditions, Boulogne-Billancourt, 2008. Dans Trames. EsthĂ©tiques/Politique, Nota Bene, QuĂ©bec, 2004, je consacre un chapitre Ă  la critique des mĂ©dias que propose PrĂ©vert dans PrĂ©vert, Jacques et Pozner, AndrĂ©, Hebdromadaires, Gallimard, Paris 1972.
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Informations Niveau scolaire ElĂ©mentaire Effectif Voix Ă©gales Unisson Direction de chƓur DĂ©butant Niveau de chant DĂ©butant Style Avec accompagnement Genre Chanson Époque Musique d'aujourd'hui Langue Français ThĂšme Nature Jourdain MorganTrĂšs jolie chanson Ă©crite par Morgan Jourdain pour VOX. La mĂ©lodie est simple et le rythme allant. L'accompagnement piano est riche et fluide. Un travail sur les nuances du choeur Ă  l'unisson permettra diffĂ©rentes interprĂ©tations. Ce programme vous est proposĂ© par la MaĂźtrise de Radio France. Plus de chansons autour de l'eau QkUuIU.
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